« Je crains que ces mois sans rugby aient un impact sur les jeunes. Ils vont avoir goûté à autre chose et ils ne vont pas forcément avoir envie de revenir s’entraîner. Le nombre de licenciés à l’école de rugby devrait donc malheureusement s’en ressentir ». Le pilier stadiste à une crainte malheureusement partagé par beaucoup sur l’un des dégâts collatéraux que pourrait engendrer une pandémie qui n’en finit pas. Les semaines passent et les décisions tardent, chacun rongeant son frein dans son coin : « Ce qui est difficile en effet, c’est de ne pas avoir de perspective, même si je ne voudrais pas avoir à prendre les décisions. Il n’y a rien au niveau amateur, pas même la possibilité de s’entraîner ensemble. A titre personnel, je poursuis mes séances de kiné mais j’ai le feu vert pour retrouver la compétition. Je suis très impatient en tout cas ».
Et Gautier, comme beaucoup, n’est pas enchanté de devoir être rentré pour dix-huit heures tous les soirs : « C’est assez bizarre comme impression alors qu’habituellement, je suis trois soirs par semaine avec les copains à Comberlin ». Et les chances de retrouver ces derniers s’amenuisent au fur et à mesure de décisions qui vont crescendo sur le plan des contraintes : « Je ne sais pas trop ce qui sera décidé, mais ce que je sais, c’est qu’il va falloir reprendre progressivement. Il ne faudra pas brûler les étapes et prendre le temps pour retrouver les sensations indispensables à notre sport. Il va falloir du sérieux. Du coup, peut-être vaut-il mieux se projeter sur la saison suivante et la préparer avec application. Je ne vois pas bien comment il pourrait en être autrement en fait, sinon à faire du replâtrage, du bricolage ». Il vaut mieux penser le changement que changer le pansement (Pierre Dac).